“Sous la falaise”
Olivier Neden
Olivier Neden
Exposition du 15 septembre au 10 novembre 2017
Une histoire de distances
« Je n’arrive pas à rendre cette impression d’une chose à la fois tout à fait extraordinaire et tout à fait évidente […] J’ai essayé d’utiliser les notes personnelles de mes compagnons […] Je comptais aussi un peu sur les photographies et les films […] ; mais au développement aucune image apparaissait sur la couche sensible. » 1
J’ai passé quelques temps du côté du « désert blanc ». Olivier Neden, lui, connait bien la face opposée de cette montagne. Pendant que je gravitais autour d’une station, Olivier évoluait sur des sentiers de l’autre côté, caméra à la main, à la recherche de futurs souvenirs. Ce texte est un montage d’échanges retranscris, d’hier à aujourd’hui, d’ici à là-bas.
Emilien Adage : - J’avance sur le sentier qui part de chez moi, où es-tu ?
Olivier Neden : - Je suis chez moi, je m’apprête à partir pour l’atelier, peindre des montagnes.
EA : - J’ai dessiné il y a quelques temps le Chapeau Gaspard d’après une photographie de Gloria Friedmann, quelle montagne peins-tu ?
ON : - Ce n’est pas une montagne en particulier mais le souvenir que j’ai de plusieurs montagnes. Des souvenirs influencés par des images filmées la semaine dernière. La chaîne des Fiz et ses sommets comme le Marteau, la Tête du Colonney, la Pointe du Dérochoir...
- Il mène où ce sentier qui part de chez toi ?
EA : - Jusqu’au désert et peut-être même jusqu’à la mer.
ON : - Quand tu pars sur un chemin pour une randonnée, tu préfères faire une boucle, un aller-retour par le même chemin, ou aller d’un point A à un point B et revenir par un autre moyen, en train ou en stop ?
- Le problème d’un chemin qui va jusqu’à la mer, c’est qu’il s’y arrête, il a une fin.
EA : - Je suis dans le train, la voie longe une vallée entourée de montagnes et d’arbres. En général je prends une décision en chemin, j’aime avoir le choix et la possibilité de bifurquer. La mer serait d’ailleurs une bonne raison de bifurquer.
- Le format 35mm t’oblige aussi à prendre une décision, quand choisis-tu d’enregistrer ?
ON : - Oui c’est ce qui m’intéresse quand je filme avec de la pellicule.
(C’est du super 8 pas du 35mm).
En choisissant de ne pas faire de montage, en gardant la bobine dans son intégralité, je dois réfléchir en amont à ce que je vais filmer et comment les plans vont se succéder. Je choisis d’enclencher la caméra quand l’image qui apparaît dans le viseur me convient.
Avec la montagne ce qui est intéressant c’est les changements soudains de météo. La lumière évolue rapidement, fait apparaître des reliefs, des couleurs, des ombres, qui peuvent disparaître aussitôt.
- C’est comme attendre des heures un animal sauvage pour en avoir une image. La montagne tout en étant statique change très vite. J’ai parfois attendu une heure pour un plan de quelques secondes.
- Finalement, c’est une des choses qui m’a le plus intéressée dans ce projet. Rester des heures à regarder la montagne. Attendre la bonne lumière ; qu’une bande de brouillard veuille bien quitter mon cadrage, devenait un prétexte pour rester assis à observer la montagne bouger.
EA : - Quand mon amie documentariste, Sarah, photographie des animaux sauvages, elle attend probablement des heures mais son sujet d’étude est bien déterminé. Il me semble que tes choix relèvent d’avantage de spontanéité. Comme si tu définissais ton sujet d’étude bobines après bobines.
- Tes images montrent bien qu’un paysage est tout sauf statique.
Elisée Reclus passait aussi des heures à observer une nature en mouvement en quête d’expériences géographiques. Il dit se trouver […] comme dans un monde nouveau, à la fois redoutable et fantastique, lorsqu’on parcourt la montagne au milieu du brouillard […]. 2
- Ma mère ramenait beaucoup de diapositives de ses grands voyages à pieds. Je me souviens des projections en famille. Régulièrement j’explore ses archives à la recherche d’une curiosité. Mon reflex argentique ne quitte jamais mon sac de randonnée, de la même manière que toi, ses caractéristiques techniques limitées renforcent mon attention sur le sujet. J’ai l’impression que le paysage insolé sur la pellicule est proche du souvenir mémorisé, comme une trace physique du passage de la lumière se résorbant avec le temps. En fin de journée, le brouillard montant absorbe régulièrement la station, le champ des possibles s’élargit quand le champ visuel se réduit.
- Maintenant je suis dans une caverne. Dans le sous-sol d’un de ces géants radicaux de béton. Je me projette avec le son prenant de la soufflerie et les quelques plantes qui poussent sans lumière dans le fond de la salle. J’aime les termes de micro-géographie et d’aire réduite. Je me demande quel rapport tu entretiens avec cette chaîne de montagnes, les Fiz ?
- Cela peut paraître paradoxal, mais par l’observation patiente et immobile ne chercherais-tu pas à te perdre dans le paysage ?
ON : - Cette montagne m’a toujours fasciné mais ce n’est que récemment que je m’en suis rendu compte. Elle est imposante mais c’est comme si elle s’était faite discrète jusque là, traînant dans un coin de ma tête.
Sa fonction de décor ne suffisait pas, le lieu en lui-même devait être le sujet d’un film.
- Ce qui me plaît avec la pellicule super 8, c’est que l’image restituée n’est pas exactement celle que j’ai vue le jour où je l’ai filmée. Cette approximation de la lumière, des couleurs et des ombres due à la caméra puis à la pellicule, procure une image proche du résidu d’un rêve. En visionnant les films tournés, j’ai l’impression de voir des images ramenées d’un rêve plutôt que d’un lieu réel.
Ce qui correspond bien au ressenti du souvenir que j’ai de cette montagne et rejoint, je pense, ce que tu dis sur tes photographies de randonnées.
Il n’est pas question que de nostalgie avec l’image argentique.
- Quel est le lien pour toi entre l’architecture et cette manière de garder une trace du paysage ? La notion d’habiter un endroit, de l’intégrer de manière ponctuelle ou temporaire.
EA : - Pour ma part c’est un autre édifice fascinant qui traîne dans un coin de ma tête. Cette « forme » placée dans le Désert de Platé aurait d’ailleurs pu devenir un de tes points d’observation.
- Tu parles de la fonction de décor du paysage, as-tu passé ton enfance dans un chalet Suisse ? Quelqu’un de ton entourage collectionnait peut-être les cartes postales de paysages pittoresques.
- Avec mes photographies et celles d’archives familiales trouvées je cherche des parcelles d’espaces fertiles, situées entre le naturel et l’artificiel. J’intègre ensuite d’autres éléments accueillis ponctuellement ou temporairement par ces « oasis » pour créer de nouveaux espaces.
ON : - Oui, un point d’observation, d’ailleurs ta « forme » me fait penser à un phare, un phare dans la montagne. Sais-tu d’ailleurs que pour la fête de la Saint-Jean,les sommets de la chaîne des Fiz sont illuminés ?
- Cette montagne a en effet été le décor d’une partie de mon enfance.
Je suis allé une seule fois derrière cette barre rocheuse étant enfant, et la vue de cette mer de Lapiaz m’avait beaucoup marqué. La question d’un équilibre entre le naturel et l’artificiel est aussi quelque chose qui me préoccupe.
EA : - Dans l’ouvrage « Sur le chemin des glaces » 3, Werner Herzog parle d’un souvenir d’enfance, d’une station muette au sommet d’une montagne et d’un objet métallique mystérieux avec un drapeau flottant, tombé du ciel et se déplaçant d’arbre en arbre.
- Certaines scènes de ses films t’inspirent-elles ?
ON : - Oui les films d’Herzog m’ont souvent inspiré. La manière dont il filme la relation particulière que l’homme entretient avec le paysage. Comment s’approprier un environnement, y survivre, mais aussi comment cet environnement peut nous influencer, nous rendre fous et nous absorber. Être à l’écoute du paysage et s’approcher du mystère qu’il renferme.
EA : - En parlant d’observatoire, t’es-tu déjà rendu au Mont Thou ?
ON : - Oui je me suis rendu au Mont Thou pour tourner mon premier film en super 8. C’est là aussi, qu’un an auparavant, j’avais tenté de faire voler mon premier cerf-volant, ce fut un échec.
EA : - Quelle est cette scène concernant la traversée d’une montagne ?
ON : - C’est dans Fitzcarraldo 4, c’est une scène emblématique.
EA : - Peux-tu en dire plus ?
ON : - « Je m’approchais de la fenêtre et je vis au fond de l’air bleui des amas foisonnants de nuages roses et soudain au raz de l’horizon un point d’or, un petit dôme ardent qui s’élevait et devenait un grand cri éblouissant »5
- Voir les autres films de Werner Herzog après avoir vu Fitzcarraldo, c’est comme regarder quelque chose après avoir fixé un peu trop longtemps le soleil.
Emilien Adage
1 Le Mont Analogue, René Daumal, Collection L’imaginaire Gallimard, 1981, p110 2 Histoire d’une montagne, Elisée Reclus, Babel 1998, p82 3 Sur le chemin des glaces, Werner Herzog, Editions Payot & Rivages 2009 4 Fitzcarraldo, film de Werner Herzog, 1982 5 La grande beuverie, René Daumal Collection L’imaginaire Gallimard, 1966, p155
Emilien Adage est un artiste plasticien, né à Saint-Martin-d’Hères (Isère) en 1985.
Il vit et travaille en région Rhône-Alpes.
« Je n’arrive pas à rendre cette impression d’une chose à la fois tout à fait extraordinaire et tout à fait évidente […] J’ai essayé d’utiliser les notes personnelles de mes compagnons […] Je comptais aussi un peu sur les photographies et les films […] ; mais au développement aucune image apparaissait sur la couche sensible. » 1
J’ai passé quelques temps du côté du « désert blanc ». Olivier Neden, lui, connait bien la face opposée de cette montagne. Pendant que je gravitais autour d’une station, Olivier évoluait sur des sentiers de l’autre côté, caméra à la main, à la recherche de futurs souvenirs. Ce texte est un montage d’échanges retranscris, d’hier à aujourd’hui, d’ici à là-bas.
Emilien Adage : - J’avance sur le sentier qui part de chez moi, où es-tu ?
Olivier Neden : - Je suis chez moi, je m’apprête à partir pour l’atelier, peindre des montagnes.
EA : - J’ai dessiné il y a quelques temps le Chapeau Gaspard d’après une photographie de Gloria Friedmann, quelle montagne peins-tu ?
ON : - Ce n’est pas une montagne en particulier mais le souvenir que j’ai de plusieurs montagnes. Des souvenirs influencés par des images filmées la semaine dernière. La chaîne des Fiz et ses sommets comme le Marteau, la Tête du Colonney, la Pointe du Dérochoir...
- Il mène où ce sentier qui part de chez toi ?
EA : - Jusqu’au désert et peut-être même jusqu’à la mer.
ON : - Quand tu pars sur un chemin pour une randonnée, tu préfères faire une boucle, un aller-retour par le même chemin, ou aller d’un point A à un point B et revenir par un autre moyen, en train ou en stop ?
- Le problème d’un chemin qui va jusqu’à la mer, c’est qu’il s’y arrête, il a une fin.
EA : - Je suis dans le train, la voie longe une vallée entourée de montagnes et d’arbres. En général je prends une décision en chemin, j’aime avoir le choix et la possibilité de bifurquer. La mer serait d’ailleurs une bonne raison de bifurquer.
- Le format 35mm t’oblige aussi à prendre une décision, quand choisis-tu d’enregistrer ?
ON : - Oui c’est ce qui m’intéresse quand je filme avec de la pellicule.
(C’est du super 8 pas du 35mm).
En choisissant de ne pas faire de montage, en gardant la bobine dans son intégralité, je dois réfléchir en amont à ce que je vais filmer et comment les plans vont se succéder. Je choisis d’enclencher la caméra quand l’image qui apparaît dans le viseur me convient.
Avec la montagne ce qui est intéressant c’est les changements soudains de météo. La lumière évolue rapidement, fait apparaître des reliefs, des couleurs, des ombres, qui peuvent disparaître aussitôt.
- C’est comme attendre des heures un animal sauvage pour en avoir une image. La montagne tout en étant statique change très vite. J’ai parfois attendu une heure pour un plan de quelques secondes.
- Finalement, c’est une des choses qui m’a le plus intéressée dans ce projet. Rester des heures à regarder la montagne. Attendre la bonne lumière ; qu’une bande de brouillard veuille bien quitter mon cadrage, devenait un prétexte pour rester assis à observer la montagne bouger.
EA : - Quand mon amie documentariste, Sarah, photographie des animaux sauvages, elle attend probablement des heures mais son sujet d’étude est bien déterminé. Il me semble que tes choix relèvent d’avantage de spontanéité. Comme si tu définissais ton sujet d’étude bobines après bobines.
- Tes images montrent bien qu’un paysage est tout sauf statique.
Elisée Reclus passait aussi des heures à observer une nature en mouvement en quête d’expériences géographiques. Il dit se trouver […] comme dans un monde nouveau, à la fois redoutable et fantastique, lorsqu’on parcourt la montagne au milieu du brouillard […]. 2
- Ma mère ramenait beaucoup de diapositives de ses grands voyages à pieds. Je me souviens des projections en famille. Régulièrement j’explore ses archives à la recherche d’une curiosité. Mon reflex argentique ne quitte jamais mon sac de randonnée, de la même manière que toi, ses caractéristiques techniques limitées renforcent mon attention sur le sujet. J’ai l’impression que le paysage insolé sur la pellicule est proche du souvenir mémorisé, comme une trace physique du passage de la lumière se résorbant avec le temps. En fin de journée, le brouillard montant absorbe régulièrement la station, le champ des possibles s’élargit quand le champ visuel se réduit.
- Maintenant je suis dans une caverne. Dans le sous-sol d’un de ces géants radicaux de béton. Je me projette avec le son prenant de la soufflerie et les quelques plantes qui poussent sans lumière dans le fond de la salle. J’aime les termes de micro-géographie et d’aire réduite. Je me demande quel rapport tu entretiens avec cette chaîne de montagnes, les Fiz ?
- Cela peut paraître paradoxal, mais par l’observation patiente et immobile ne chercherais-tu pas à te perdre dans le paysage ?
ON : - Cette montagne m’a toujours fasciné mais ce n’est que récemment que je m’en suis rendu compte. Elle est imposante mais c’est comme si elle s’était faite discrète jusque là, traînant dans un coin de ma tête.
Sa fonction de décor ne suffisait pas, le lieu en lui-même devait être le sujet d’un film.
- Ce qui me plaît avec la pellicule super 8, c’est que l’image restituée n’est pas exactement celle que j’ai vue le jour où je l’ai filmée. Cette approximation de la lumière, des couleurs et des ombres due à la caméra puis à la pellicule, procure une image proche du résidu d’un rêve. En visionnant les films tournés, j’ai l’impression de voir des images ramenées d’un rêve plutôt que d’un lieu réel.
Ce qui correspond bien au ressenti du souvenir que j’ai de cette montagne et rejoint, je pense, ce que tu dis sur tes photographies de randonnées.
Il n’est pas question que de nostalgie avec l’image argentique.
- Quel est le lien pour toi entre l’architecture et cette manière de garder une trace du paysage ? La notion d’habiter un endroit, de l’intégrer de manière ponctuelle ou temporaire.
EA : - Pour ma part c’est un autre édifice fascinant qui traîne dans un coin de ma tête. Cette « forme » placée dans le Désert de Platé aurait d’ailleurs pu devenir un de tes points d’observation.
- Tu parles de la fonction de décor du paysage, as-tu passé ton enfance dans un chalet Suisse ? Quelqu’un de ton entourage collectionnait peut-être les cartes postales de paysages pittoresques.
- Avec mes photographies et celles d’archives familiales trouvées je cherche des parcelles d’espaces fertiles, situées entre le naturel et l’artificiel. J’intègre ensuite d’autres éléments accueillis ponctuellement ou temporairement par ces « oasis » pour créer de nouveaux espaces.
ON : - Oui, un point d’observation, d’ailleurs ta « forme » me fait penser à un phare, un phare dans la montagne. Sais-tu d’ailleurs que pour la fête de la Saint-Jean,les sommets de la chaîne des Fiz sont illuminés ?
- Cette montagne a en effet été le décor d’une partie de mon enfance.
Je suis allé une seule fois derrière cette barre rocheuse étant enfant, et la vue de cette mer de Lapiaz m’avait beaucoup marqué. La question d’un équilibre entre le naturel et l’artificiel est aussi quelque chose qui me préoccupe.
EA : - Dans l’ouvrage « Sur le chemin des glaces » 3, Werner Herzog parle d’un souvenir d’enfance, d’une station muette au sommet d’une montagne et d’un objet métallique mystérieux avec un drapeau flottant, tombé du ciel et se déplaçant d’arbre en arbre.
- Certaines scènes de ses films t’inspirent-elles ?
ON : - Oui les films d’Herzog m’ont souvent inspiré. La manière dont il filme la relation particulière que l’homme entretient avec le paysage. Comment s’approprier un environnement, y survivre, mais aussi comment cet environnement peut nous influencer, nous rendre fous et nous absorber. Être à l’écoute du paysage et s’approcher du mystère qu’il renferme.
EA : - En parlant d’observatoire, t’es-tu déjà rendu au Mont Thou ?
ON : - Oui je me suis rendu au Mont Thou pour tourner mon premier film en super 8. C’est là aussi, qu’un an auparavant, j’avais tenté de faire voler mon premier cerf-volant, ce fut un échec.
EA : - Quelle est cette scène concernant la traversée d’une montagne ?
ON : - C’est dans Fitzcarraldo 4, c’est une scène emblématique.
EA : - Peux-tu en dire plus ?
ON : - « Je m’approchais de la fenêtre et je vis au fond de l’air bleui des amas foisonnants de nuages roses et soudain au raz de l’horizon un point d’or, un petit dôme ardent qui s’élevait et devenait un grand cri éblouissant »5
- Voir les autres films de Werner Herzog après avoir vu Fitzcarraldo, c’est comme regarder quelque chose après avoir fixé un peu trop longtemps le soleil.
Emilien Adage
1 Le Mont Analogue, René Daumal, Collection L’imaginaire Gallimard, 1981, p110 2 Histoire d’une montagne, Elisée Reclus, Babel 1998, p82 3 Sur le chemin des glaces, Werner Herzog, Editions Payot & Rivages 2009 4 Fitzcarraldo, film de Werner Herzog, 1982 5 La grande beuverie, René Daumal Collection L’imaginaire Gallimard, 1966, p155
Emilien Adage est un artiste plasticien, né à Saint-Martin-d’Hères (Isère) en 1985.
Il vit et travaille en région Rhône-Alpes.