“Lucky Toad”
Laureline Galliot
Exposition du 8 avril au 27 mai 2022, un événement Biennale Internationale Design Saint-Etienne
Envisager la couleur comme un médium à part entière pour concevoir des objets physiques a permis à Laureline Galliot d’ouvrir une voie vers l’exploitation de la peinture 3D en VR comme moyen de conception dans le design.

Ses explorations reflètent les métamorphoses qui s’opèrent sur la silhouette des objets du quotidien quand peindre et sculpter convergent en un seul geste , quand décor et corps s’incarnent simultanément dans un même geste créatif.

Ces questionnements s’inscrivent notamment dans l’héritage de la céramique. C’est ainsi que Peter Fink, céramiste suisse basé à Fribourg, intrigué à l’idée de faire évoluer ses propres méthodes pour suivre le registre formel développé par Laureline l’invite à collaborer en 2017. Leur rencontre donne naissance à la pièce céramique présentée à la galerie Tator, interprétation de LUCKY TOAD initialement conçu en gypse grâce à l’impression 3D multicolore.

Influencée par l’art populaire et le cinéma d’animation dont elle extrait les logiciels qu’elle emploie suite à une expérience professionnelle chez Disney research lab; Laureline crée des objets entre usage et personnage tels des « toons » de dessin animé. Ansi LUCKY TOAD est un écho à une figure du folklore chinois le «Jin Chan » ou crapaud d’or qu’on gave d’une pièce de monnaie pour apporter chance et réussite au foyer. Ici il s’agira de lui offrir des fleurs.

Parallèlement au vase sont présentées des estampes numériques témoignant des étapes préalable à ses créations. Elles sont un aperçu sur le type échantillons que Laureline élabore en peinture 3D au début de chaque projet.

Peintre d’abord, Laureline se sert de la couleur comme d’un medium pour composer des représentations d’objet. Designer ensuite, elle se confronte à des techniques de dessin n’impliquant la couleur qu’en fin de conception; installant, de ce fait, le paradigme « la couleur comme finition ».

Après avoir étudié le design textile à l’ENSAAMA , Laureline choisit d’étudier le design produit. Un stage de 6 mois chez Marc Newson lui confirme sa volonté d’alimenter un profil pluridisciplinaire et elle sort diplômée de l’ENSCI les ateliers avec les felicitations du Jury en 2012 pour son projet “ digital crafts”.

Influencée par sa pratique intuitive, compulsive, tactile de la peinture sur Ipad, Laureline Galliot explore les nouvelles formes de picturalités offertes par les logiciels de peinture et sculpture virtuelles découverts lors d’une expérience professionnelle chez Disney Research lab ( Pittsburgh, Etats Unis) en 2012. Combinés à une imprimante 3D, ils lui permettent notamment de produire des objets directement peints en trois dimensions donnant naissance à une nouvelle forme de “chalkware”; artisanat du plâtre.

Elle est lauréate du prix de design de vase à la villa Noailles en 2013, intègre le programme de résidence de la villa Kujoyama en 2017 et reçoit le prix “Rising talents awards’” du salon Maison Objet en janvier 2020.

Son travail est exposé dans des musées et Centres d’Art tels que le Swiss Institute de New York, le Mudam au Luxembourg, la galerie SEEDS à Londres, le Madd à Bordeaux, le Centre Pompidou pour l’exposition “ Imprimer le monde”, le MAD Musée des arts décoratifs de Paris (qui fait l’acquisition de « Teapot » en 2019), le Musée des Beaux Arts de Nancy, le Tripostal de Lille, et dernièrement au Musée d’Art moderne de la ville de Paris pour l’exposition “LES FLAMMES” par Anne Dressen.

À ce jour, le CNAP compte huit de ses pièces dans ses collections nationales de design dont une peinture numérique, quatre objets en impressions 3D et un tapis tufté et deux tissages jacquard. Depuis 2015, elle conçoit des designs pour tapis édités par les fabricant Nodus Rug et Yo2 design, elle développe des séries de textiles avec des fabricants autrichiens, italiens, japonais et malgaches. Elle s’engage dans la transmission en dispensant des cours en école supérieures d’art appliqués telles que l’Ecole Duperré et l’ENSCI les ateliers et sensibilise des publics amateurs à la création artistique sur outils numériques (au sein des Micro-folies de La Villette).


http://www.laurelinegalliot.com/


Photos © David Desaleux