Les Ivraies (anciennement La Collective qui cherche encore son nom)


Résidence du 2 juin au 5 sept. 2025

La collective qui cherche encore son nom s’est formée en juin 2024 et est composée d’Alice Fosse, Amandine Rigaud, Caro Douat Fonvieille, Enaëlle Forest, Léa-Safi De Craene et Junot Vigneau. Iels écrivent, performent, produisent des créations plastiques et audiovisuelles. Iels se nourrissent des possibilités d’expérimentations artistiques communes, du partage des savoirs et des formes de collectif·ves. Pour leur temps de résidence à la Factatory, iels ont habité la maison avec tendresse pour y révéler son histoire et construire le début de la leur.

Je me demande souvent quelles histoires habitent ce lieu. Si je les écrivais, elles seraient de couleur verte.

Pour leur temps de résidence à la Factatory, Les Ivraies ont habité la maison avec tendresse pour y révéler son histoire et construire le début de la leur.

Ici ; on a cousu, dormi, écrit, dessiné, peint, gratté le sol, scotché, moulé, émaillé, mangé, cassé une ampoule, cuisiné, pris l'empreinte du mur, fait des mots fléchés et mêlés, enregistré le son, parlé, écouté les oiseaux et les travaux, bu du café, nommé les pièces, passé l’aspirateur, sculpté, accroché au mur, eu envie de beaucoup et rien du tout, cuit dans un four, alimenté le feu, réfléchis, taché nos bras, rassemblé nos livres, éternué, passé l’éponge, lu à voix haute, pris le soleil, pensé au futur et au passé, branché une prise sur une autre, coupé du verre, pris le soleil sur le rebord, ramassé des insectes morts.

Iels se sont posé·es des questions comme “Pourquoi habiter en ville?”, “Qu’est-ce qu’une relation amoureuse qui fonctionne?” Le soir de leur sortie de résidence, iels ont préparé un banquet accompagné de lectures et d’une exposition du travail réalisé ici. La collective qui cherche encore son nom c’est ; des relations amicales ; des moments de vie commune ; des expositions ; des voyages ; des manifestations ; des fêtes ; des colocations ; des cheveux coupés ; des soins collectifs. A la Factatory, leur attention était portée vers la possibilité d’un refuge en ce lieu.

j’imagine cette maison être un peu isolée, loin du paysage moderne métro/tram/building aux vitres teintées qu’on voit actuellement. une maison loin de tout, cachée, une fuite. j’imagine cette maison avoir été un refuge pour des femmes et des hommes, des humain·es, voulant vivre loin des contraintes de la société moderne. des humain·es qui se serait aimé·es peu importe leur genres, des femmes embrassant d’autres femmes, des hommes se tenant la main, des enby in love. chacun·es auraient eu sa spécialité dans cette grande maison. certain·es auraient été aux fourneaux, d’autres dans le potager ou aux rénovations. toute une belle communauté s’auto-gérant sans dirigeant·e défini·e.

Une série de photographies collectives raconte qu’un soir iels ont habité ici pour y devenir ce qu’iels voulaient être, débarassé·es des normes de genre et de classe. Des textes ponctuent cette exposition à différents endroits et racontent la mémoire fictive de cette maison qui n’est plus abandonnée. Enfin, quelque part dans ses murs, au milieu des arbres, ou dans une grille de mots-mêlés, est apparu leur nom : Les ivraies.

Dans la ville, je cherche la diversité, le mélange, la porosité, la contamination même. Car il est beau de vivre ensemble entassé·es les un·es contre les autres, en interdépendance, aglutiné·es sous le même air pollué et les odeurs corporelles. Je préfère me coller aux autres plutôt que de m'en éloigner. Et plus le nombre d'habitant·es est grand, plus je me sens susceptible de trouver ma place.

Les ivraies, Sept. 2025


Photos © Les Ivraies