Giulia Zanvit
Résidence “Pionnière”, du 6 oct. 23 au 30 juin 24, dans le cadre des résidences volantes, pendant le déménagement
Giulia Zanvit, diplômée de l’ESBA MO.CO de Montpellier, est artiste plasticienne.
La Pionnière porte sur le rapport que la Factatory entretient avec le jardin, depuis ses débuts. La précédente parcelle était initialement un parking minéral parsemé de quelques plantes invasives, que l’équipe a végétalisé au fur & à mesure. Le nouveau site est le jardin arboré d'une propriété, encore à l’état de friche il y a quelques mois encore... La nature y avait intégralement repris ses droits. Giulia Zanvit a été invitée à venir observer, d’un côté, le terrain industriel progressivement mis à nu, et de l’autre, à investir, tel une pionnière, la nature “vierge” du nouveau site, en amont des transformations nécessaires à l’installation de la version 4.0 de la Factatory. Elle propose de se focaliser sur l’infime & l’éphémère en procèdant à des prélèvements & des glanages de matières minérales, organiques et inorganiques, afin de les utiliser comme pigments, outils ou éléments sculpturaux. Elle porte aussi une attention particulière à la présence de l'air et de la lumière solaire qui animent ces espaces extérieurs.
La Pionnière porte sur le rapport que la Factatory entretient avec le jardin, depuis ses débuts. La précédente parcelle était initialement un parking minéral parsemé de quelques plantes invasives, que l’équipe a végétalisé au fur & à mesure. Le nouveau site est le jardin arboré d'une propriété, encore à l’état de friche il y a quelques mois encore... La nature y avait intégralement repris ses droits. Giulia Zanvit a été invitée à venir observer, d’un côté, le terrain industriel progressivement mis à nu, et de l’autre, à investir, tel une pionnière, la nature “vierge” du nouveau site, en amont des transformations nécessaires à l’installation de la version 4.0 de la Factatory. Elle propose de se focaliser sur l’infime & l’éphémère en procèdant à des prélèvements & des glanages de matières minérales, organiques et inorganiques, afin de les utiliser comme pigments, outils ou éléments sculpturaux. Elle porte aussi une attention particulière à la présence de l'air et de la lumière solaire qui animent ces espaces extérieurs.
Mondes
Les minces traînées d'eau,
sur lesquelles malhabiles, nous glissons,
abreuvent les abeilles.
*
Les herbes hautes,
qui s'accrochent à nos pantalons
sont des maisons.
_
Éloge des feuilles mortes, des herbes hautes.
Une résidence qui a traversé les saisons. Automne, hiver, printemps, été
Au creux de celles-ci, j'ai cherché comment habiter la Terre - sans déranger - pour mettre en lumière ses abondantes merveilles ordinaires.
Eau de pluie, soleil, air, feuille, coquillage, herbe, pierre, tronc d’arbre... et papier, teinture végétale, fabrication de corde par torsion, glanage, assemblage, recherche d’équilibre sont autant de matières, de gestes, de techniques et de forces, qui se sont rencontrées.
Cette année, la pluie abondante a fait des jardins « libres » - non-entretenus - des mondes foisonnant aux herbes géantes.
Inspirée par la présence discrète et gracieuse des graminées, j’ai souhaité pour le jardin, habiter l’air et revêtir un caractère magique au contact de la lumière solaire.
Faire grand sans m’imposer. Tant dans l’installation que dans la présence des sculptures. Concevoir écologiquement avec des matières naturelles que je récolte, recycle, réemploye.
Habiter l’air.
S’installer légèrement.
Mettre en lumière la beauté ordinaire.
Dans ces jardins,
Les herbes hautes m’ont parlé de liberté
Un chant discret.
_
AUTOMNE - HIVER
Cueillir, glaner
les plantes tinctoriales, les feuilles mortes tombées,
la rouille au fond du jardin
sous la pluie amassée.
Mettre en lumière
Offrir un souffle, une dimension sacrée
Au temps qui passe, qui transforme
à ce qui disparaît qui habite, pour un temps encore,
le monde de la matière et de la mémoire
PRINTEMPS - ETE
Habiter la nature
légèrement
Cohabiter
Je ne veux pas déranger.
Regarder, écouter, sentir
l'air, la trajectoire du soleil
Épurer
Offrir à mes sculptures la présence d'une graminée
Doucement se balancer
dans la brise, dans le vent chaud
_
Symbolique – Geste – Matière – Sacré
Les minces traînées d'eau,
sur lesquelles malhabiles, nous glissons,
abreuvent les abeilles.
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Les herbes hautes,
qui s'accrochent à nos pantalons
sont des maisons.
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Éloge des feuilles mortes, des herbes hautes.
Une résidence qui a traversé les saisons. Automne, hiver, printemps, été
Au creux de celles-ci, j'ai cherché comment habiter la Terre - sans déranger - pour mettre en lumière ses abondantes merveilles ordinaires.
Eau de pluie, soleil, air, feuille, coquillage, herbe, pierre, tronc d’arbre... et papier, teinture végétale, fabrication de corde par torsion, glanage, assemblage, recherche d’équilibre sont autant de matières, de gestes, de techniques et de forces, qui se sont rencontrées.
Cette année, la pluie abondante a fait des jardins « libres » - non-entretenus - des mondes foisonnant aux herbes géantes.
Inspirée par la présence discrète et gracieuse des graminées, j’ai souhaité pour le jardin, habiter l’air et revêtir un caractère magique au contact de la lumière solaire.
Faire grand sans m’imposer. Tant dans l’installation que dans la présence des sculptures. Concevoir écologiquement avec des matières naturelles que je récolte, recycle, réemploye.
Habiter l’air.
S’installer légèrement.
Mettre en lumière la beauté ordinaire.
Dans ces jardins,
Les herbes hautes m’ont parlé de liberté
Un chant discret.
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AUTOMNE - HIVER
Cueillir, glaner
les plantes tinctoriales, les feuilles mortes tombées,
la rouille au fond du jardin
sous la pluie amassée.
Mettre en lumière
Offrir un souffle, une dimension sacrée
Au temps qui passe, qui transforme
à ce qui disparaît qui habite, pour un temps encore,
le monde de la matière et de la mémoire
PRINTEMPS - ETE
Habiter la nature
légèrement
Cohabiter
Je ne veux pas déranger.
Regarder, écouter, sentir
l'air, la trajectoire du soleil
Épurer
Offrir à mes sculptures la présence d'une graminée
Doucement se balancer
dans la brise, dans le vent chaud
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Symbolique – Geste – Matière – Sacré
Giulia Zanvit, juillet 2024
Photos © Giulia Zanvit