Elpom (Virginie Pommel)
Résidence du 3 juin au 30 sept. 2025
Elpom (Virginie Pommel) est artiste céramiste & designer. Ancienne ingénieure en sciences du vivant, elle explore aujourd’hui les liens entre biologie, design et sculpture à travers des formes organiques en grès.
Lors de cette résidence de recherche, Elpom s’est consacrée à 3 projets:
Les différents projets ont pris forme à travers une série d’objets, révélés lors de la restitution.
L’installation « Objets de rencontres » incarne le fruit de quatre mois de résidence artistique à la Factatory. Présentée le 29 septembre, elle invita le public à découvrir une œuvre à la fois visuelle et sonore, une station d’insufflation, ainsi qu’un texte poétique co-écrit et co-lu avec les Ivraies.
objets de rencontres
Le rite.
On t’ouvre le portail, tu ouvres le portail.
Réceptacle, Refuge, Respiration. Le globule rouge érythrocyte matérialise la rencontre.
Ne pas voir de différence dans les rencontres factantes.
Insectes,
cailloux,
oiseaux,
coquilles,
branches,
bière,
limaille de fer,
bris de verre,
résident·es,
régisseuse,
public,
outils.
Quand on rentre dans son atelier, je n’ai pas vu le sang tout de suite, mais des insectes morts dans des creux. Les creux sont des dons. Alors, cet atelier est habité.
Interaction d’influences et d’inspirations venant de la biologie cellulaire et l’anatomie avec un lieu d’expérimentation. Les fluides se meuvent, la pluie coule le long de la façade en crépi claire, ramolli les branches au fond du jardin. Globule dit maintenant tu es artiste.
Imaginer les matières rencontrer les réceptacles, les mains, les creux, se déplacer de l’un à l’autre sur le mur, se mouvoir différemment avec chaque surface.
Lancer la terre, souffler la terre, gonfler la terre, écouter les oiseaux, faire une vidéo du vent dans les arbres et de la lumière qui danse sur le container des clés. Scruter le sol, se frotter les globes oculaires, se terrer entre les entrelacs des bouts de cerveaux, gonfler à bloc ses poumons, sa tête, son argile, sa récolte. Cette matière qui traverse mes narines pour venir être portée sur le dos de ces formes, rugueuses et pourtant si lisses.
Les cendres se déposent sur la terre poreuse, embaument les peaux et noircissent les briques.
Les senteurs sont prenantes et vives, elles accueillent en elles ce que l’été nous offre.
Gros papillon et petit hanneton sont venus dormir dans leur coussin-réceptacle à matière tertiaire.
Ce sont des échanges simples, des bouts d’ampoule brisée, des sourires, un morceau de pain, des doigts dans l’argile, une tasse de café,...
Ensemble on partage autour de cette table couverte de mousse, un peu de pain et de soupe pour souffler des mots de repos. C’est cohabiter ensemble, à travers les chaleurs étouffantes ou les pluies diluviennes. Les outils se passent de main en main, le café se prépare, les formes se façonnent.
Les ___attendent derrière ces fenêtres de verres, elles attendent que l’on vienne trouver repos en leur sein, reposer au cœur du feu dans un nuage éparse traversé par les rayons du soleil couchant.
Relier le ciel et la terre, le totem s’élève, les urnes comme un passage vers l’au-delà, les insectes morts dans le container.
Je me demande quelle est la quantité d’hémolymphes à l’intérieur d’une guêpe vivant depuis 7 jours.
Et si les fleurs en étaient pleines, quel serait notre futur lieu de rendez-vous ?
Les portes ont été fermées, puis ouvertes, puis fermées, puis ouvertes.
Elpom - Les ivraies
Photos © Virginie Pommel
Elpom (Virginie Pommel) est artiste céramiste & designer. Ancienne ingénieure en sciences du vivant, elle explore aujourd’hui les liens entre biologie, design et sculpture à travers des formes organiques en grès.
Lors de cette résidence de recherche, Elpom s’est consacrée à 3 projets:
- Erythrocyte : une exploration formelle inspirée du globule rouge. À l’origine, sa géométrie parfaite — optimisée pour le transport de l’oxygène et la circulation dans les capillaires — devient le point de départ d’une série d’objets. Détournée de sa fonction biologique, cette forme se transforme en symbole totémique, en réceptacle de liquides précieux, en coussin moelleux, ou encore en abri pour oiseaux et insectes… Un projet évolutif, nourri aussi par les suggestions du public lors des open studios.
- Canopes : urnes funéraires inspirées du rituel funéraire de l’Égypte antique, où les viscères du défunt étaient conservés dans quatre vases canopes placés aux côtés de la momie. Ce geste permettait de réunifier le corps lors du passage vers l’Au-delà. Ces urnes deviennent alors des vaisseaux symboliques, assurant le transport du défunt d’une rive à l’autre du monde des vivants à celui des morts.
- Matières de rencontre : cueillette in situ de matières organiques (insectes, plumes, œufs, coquilles d’escargots…) et minérales (ampoule de Léa-Safi, éclats de verre, cailloux, éléments abandonnés), suivie d’une recherche d’interactions entre ces éléments et la céramique.
Les différents projets ont pris forme à travers une série d’objets, révélés lors de la restitution.
L’installation « Objets de rencontres » incarne le fruit de quatre mois de résidence artistique à la Factatory. Présentée le 29 septembre, elle invita le public à découvrir une œuvre à la fois visuelle et sonore, une station d’insufflation, ainsi qu’un texte poétique co-écrit et co-lu avec les Ivraies.
objets de rencontres
Le rite.
On t’ouvre le portail, tu ouvres le portail.
Réceptacle, Refuge, Respiration. Le globule rouge érythrocyte matérialise la rencontre.
Ne pas voir de différence dans les rencontres factantes.
Insectes,
cailloux,
oiseaux,
coquilles,
branches,
bière,
limaille de fer,
bris de verre,
résident·es,
régisseuse,
public,
outils.
Quand on rentre dans son atelier, je n’ai pas vu le sang tout de suite, mais des insectes morts dans des creux. Les creux sont des dons. Alors, cet atelier est habité.
Interaction d’influences et d’inspirations venant de la biologie cellulaire et l’anatomie avec un lieu d’expérimentation. Les fluides se meuvent, la pluie coule le long de la façade en crépi claire, ramolli les branches au fond du jardin. Globule dit maintenant tu es artiste.
Imaginer les matières rencontrer les réceptacles, les mains, les creux, se déplacer de l’un à l’autre sur le mur, se mouvoir différemment avec chaque surface.
Lancer la terre, souffler la terre, gonfler la terre, écouter les oiseaux, faire une vidéo du vent dans les arbres et de la lumière qui danse sur le container des clés. Scruter le sol, se frotter les globes oculaires, se terrer entre les entrelacs des bouts de cerveaux, gonfler à bloc ses poumons, sa tête, son argile, sa récolte. Cette matière qui traverse mes narines pour venir être portée sur le dos de ces formes, rugueuses et pourtant si lisses.
Les cendres se déposent sur la terre poreuse, embaument les peaux et noircissent les briques.
Les senteurs sont prenantes et vives, elles accueillent en elles ce que l’été nous offre.
Gros papillon et petit hanneton sont venus dormir dans leur coussin-réceptacle à matière tertiaire.
Ce sont des échanges simples, des bouts d’ampoule brisée, des sourires, un morceau de pain, des doigts dans l’argile, une tasse de café,...
Ensemble on partage autour de cette table couverte de mousse, un peu de pain et de soupe pour souffler des mots de repos. C’est cohabiter ensemble, à travers les chaleurs étouffantes ou les pluies diluviennes. Les outils se passent de main en main, le café se prépare, les formes se façonnent.
Les ___attendent derrière ces fenêtres de verres, elles attendent que l’on vienne trouver repos en leur sein, reposer au cœur du feu dans un nuage éparse traversé par les rayons du soleil couchant.
Relier le ciel et la terre, le totem s’élève, les urnes comme un passage vers l’au-delà, les insectes morts dans le container.
Je me demande quelle est la quantité d’hémolymphes à l’intérieur d’une guêpe vivant depuis 7 jours.
Et si les fleurs en étaient pleines, quel serait notre futur lieu de rendez-vous ?
Les portes ont été fermées, puis ouvertes, puis fermées, puis ouvertes.
Elpom - Les ivraies
Photos © Virginie Pommel