“Divergences”
Jérémie Boyard
Exposition du 4 mars au 26 mai 2011

Diplômé de l'École Nationale des Beaux Arts de Lyon, Jérémie Boyard vit aujourd'hui entre Bruxelles, Lyon et Rotterdam. Sculptures, installations, vidéos, photographies, ce dernier n'a pas de médium de prédilection. Il explore les formes au travers de leur histoire et de leurs usages pour mieux les en détourner.


Pour l'exposition de la galerie Roger Tator vous avez fait le choix de présenter exclusivement des objets, ce qui constitue une des veines de votre travail, mais je crois que vous avez d'autres pratiques.

Musique, performance, photo, les modes de création varient en fonction des lieux que j'ai à ma disposition et des contextes de production. En entrant dans la galerie, le spectateur est tout d'abord confronté à l'oeuvre des Drum Stands. Ce sont des éléments emblématiques de votre recherche me semble-t-il.

À travers ces objets, vous mettez en scène la lumière et l'associez au son. Vous interpellez l'imaginaire du regardeur en suggérant des énergies qu'on ne voit pas, ce qui circule et qui est invisible.

Lorsqu'on est à Paris par exemple, dans un immeuble un peu haut, on voit au loin les maisons qui brillent, qui scintillent, le courant alternatif, c'est un peu cette vision d'ensemble que j'essaye de synthétiser. L'idée première des Drum Stands est l'acte de descendre des néons du plafond au sol et de les mettre sur des trépieds. Habituellement on ne regarde pas les tubes lumineux, je voulais qu'on s'y attarde. Il y a des phénomènes intéressants à observer et je trouve cela fascinant qu'une simple poudre blanche dans un tube mis sous tension se mette à irradier et éclairer. De par ma pratique de dj, j'ai également voulu matérialiser le fantasme de jouer de la lumière comme on joue de la musique. Ces oeuvres appellent le mouvement, l'appropriation, l'interaction. La lumière est à portée de main. Toutefois on ne peut pas frapper, il y a une fragilité évidente, celle-ci contraste avec le grand rayonnement produit.
 

PDF : Suite de l'entretien Jérémie Boyard / Guillaume Durand


Photos © David Desaleux