“Confins”
Jennetta Petch & Szymon Kula, Sarah Duby, Alisha Wessler, Félix Lachaize
Jennetta Petch & Szymon Kula, Sarah Duby, Alisha Wessler, Félix Lachaize
Exposition du 4 juin au 30 août 2020
Vitrine visible 24/7
Vitrine visible 24/7
[FR]
Fabriqué sur terre par des humains 1
2001 l’Odyssée de l’Espace, Solaris, Alien, Interstellar, Ad Astra…
Un texte de Simon Feydieu
Dans ces grands films du genre science-fiction, les explorateurs des confins de la galaxie expérimentent les affres d’un huis-clos dont l’alternative est le vide et le dénouement, souvent la mort.
Le huis-clos ne se passe pas entre cour et jardin mais dans un vaisseau ou une capsule. Tout objet plongé dans un espace indéfini, sans échelle, sans figure humaine, isolé de son contexte connu prend une dimension sculpturale. Des ailes, des paraboles, des prismes, un fuselage, une lentille rouge, parfois des fragments de bêtes qui tentent de se soustraire au regard. L’optique empreinte à l’abstraction. L’astrologie, la biologie, la robotique et l’anthropologie véhiculent nos fantasmes.
Survivre confiné demande une aptitude à composer avec les moyens du bords. Répertorier ce qui est à disposition, produire le nécessaire en combinant des éléments restreints. Un morceau de savon, un crayon, un bout de corde. Un canon à plasma. Enfiler une cagoule, une combinaison. Etre créatif. Tenir bon.
Pour le film «High Life» (2018) au casting international, la réalisatrice française Claire Denis a fait appel aux services de l’artiste néerlandais Olafur Elliasson pour la conseiller dans le design d’un vaisseau à la silhouette géométrique étonnamment austère et minimaliste, d’une installation végétale brumisée, des patrons de combinaison spatiale, d’une sculpture érotique dérangeante, des fonds stellaires irisés..... Le recours à l’expertise d’un artiste contemporain est si rare que cette initiative mérite d’être félicitée. L’artiste aime à s’inspirer dans ses créations de technologies de pointe et de phénomènes naturels et scientifiques. La fiction ne s’embarrasse pas à développer les fonctions et l’autonomie des accessoires, la surface des choses prédomine. Derrière un écran, derrière une vitre, il faut du vide et de l’imagination.
Astronautes, spationautes, taïkonautes, cosmonautes2. Chaque puissance aérospatiale a joint ses efforts pour des projets ambitieux et démesurément onéreux, comme la station MIR ou Alpha mais le fait de n’avoir pu s’entendre sur la dénomination d’un corps de métier révèlent que l’esprit de collaboration scientifique et économique des états a secondé la course à l’espace 3, un souci de primauté de la découverte et un désir de colonisation sans partage. Cependant, une fois confronté au monstre, car monstre il y a toujours, il ne s’agit plus de conquérir, mais de résister, de survivre et dans le meilleur des cas de dominer. Le monstre, c’est l’intrus, l’hôte indésirable, le parasite, l’aliéné, celui qui s’invite à bord, zoomorphe ou anthropomorphe, robotique ou bactérien, ignorant les frontières, l’ordre et les rapports de forces établis. Parfois invisible, souvent inconnu.
Le suspense est l’art d’étirer le temps de la révélation du monstre, de la découverte de sa vulnérabilité, de l’incertitude du retour sur terre, que l’on espère retrouver dans le même état que lorsqu’on l’a quitté, un peu comme des toilettes publiques, celles de l’humanité. Etre confiné dans l’espace demande une résilience, de voyager dans le temps. Les cornées vieillissent de manière accélérée, le corps s’allonge, les muscles s’atrophient, le système immunitaire s’affaiblit. Un suspense en apesanteur, au ralenti. Eprouver la dilatation du temps.
Si l’on se réfère aux initiatives réelles visant à explorer et communiquer aux confins de l’espace, il faut nommer les golden records, à bords des sondes Voyager, lancées par la NASA en 1977. Sur les disques sont inscrites, entre autres, une image de musée, de l’intérieur d’une maison avec foyer et artiste peintre, des musiques de Bach, Mozart, Chuck Berry et Louis Armstrong. Voici un extrait de la déclaration du président américain Jimmy Carter qui y figure: «We are attempting to survive our time so we may live into yours. We hope some day, having solved the problems we face (...) This record represents our hope and our determination, and our goodwill in a vast and awesome universe.» 4.
40 ans plus tard, l’excentrique milliardaire Elon Musk sembla estimer nécessaire d’ajouter sa participation en propulsant sa nouvelle voiture en orbite héliocentrique, via son entreprise SpaceX. De ces disques, nous sommes sans nouvelle. Dans le future, espérons que les artistes auront encore une place pour s’inscrire sur de nouveaux sillons. Le site «whereisroadster. com» nous informe en temps réel des déplacements de la Tesla électrique décapotable 2 portes, partie polluer l’espace entre Mars et Jupiter, mais cela m’indiffère: en cas de crise, les prouesses industrielles ne tiennent plus leurs promesses.
L’art semble une bien meilleure option lorsqu’il s’agit d’exploration, toute nationalité confondue. Joindre ses forces. Quitter sa capsule. Retrouver sa planète. Les pieds sur terre. Vivants.
1. «Made on Earth by humans» est gravé sur la carte électronique du tableau de bord de la Tesla ikkRoadster, charge vide pour le lancement inaugural de la fusée Falcon Heavy, en orbite héliocentrique en 2018.
2. Dans l’ordre respectif: noms américain, français, chinois et russe.
3. La course à l’espace (en anglais : Space Race) désigne la compétition à laquelle se sont livrés les États-Unis et l’Union soviétique, dans le domaine astronautique entre 1957 et 1975. Cette lutte pacifique a concerné d’abord l’envoi des premiers satellites artificiels, puis les premiers vols humains dans l’espace, l’envoi de sondes spatiales pour explorer les planètes les plus proches, et a culminé avec l’envoi d’astronautes sur la Lune.
4. «Nous essayons de survivre à notre temps de sorte que nous puissions vivre un peu dans le vôtre. Nous espérons un jour, ayant résolu les problèmes auxquels nous faisons face (...). Ce disque représente notre espoir, notre détermination et notre bonne volonté dans un univers vaste et impressionnant. » Message du Président des Etats-Unis Jimmy Carter gravé sur les sondes Voyager.
[EN]
Made on earth by humans 1
2001 : A Space Odyssey, Solaris, Alien, Interstellar, Ad Astra…
A text by Simon Feydieu
In these great sci-fi movies, galactic explorers are stuck in a claustrophobic atmosphere. The alternative is void and the outcome is certainly death, even if space has no dead end.
The huis clos 2 is not between «cour» and «jardin» 3 but in a spacecraft or in a capsule. All objects in deep space, with no actual scale nor human figure, out of context, look sculptural at a point. Fuselage, wings, prisms, red lens, possible fragments of a beast, trying to avoid detection. Abstraction is in the optical effect. Astrology, biology, robotics, and anthropology are sources of fantasy.
Lockdown survival requires dealing with the restricted environment in a DIY mode. Listing and producing what is necessary by combining the available elements. A remainder of soap, a forgotten pencil, a fragment of rope. A plasma gun. Put on a helmet, a suit. Be creative. Hang on.
For the film “High Life”, the French director Claire Denis called the Icelandic and Danish artist Olafur Eliasson for his insights regarding the design of the spaceship, with a singular geometrical minimalistic and stern outline, a steamy plant-covered installation, the patterns of spacesuits, an erotic and dreadful sculpture, iridescent stellar back-grounds... Calling for the expertise of a contemporary artist is so rare that this initiative has to be congratulated. Also, the artist is familiar with high-tech, scientific and natural phenomena. The fiction gets rid of the function and the autonomy of the accessories. The surface prevails. Behind the screen, behind the window, void and imagination are needed.
In French, there are different words for an identical profession: the American “astronautes,” the French “spationautes”, the Chinese “taïkonautes” and the Russian “cosmonautes”. Each aerospace power joins its forces to cover the expanse of ambitious space projects as Mir or Alpha station. Still, the fact they could not agree on a single word for the profession reveals the Space Race 4, the concern for supreme discovery and the desire of colonization, with no sharing. However, once the monster strikes—because it always does—this is not about conquering anymore but surviving and, at best, overcoming. The monster is the intruder, the unwelcome host, the parasite, the mad one, the eighth passenger. Zoomorphic or anthropomorphic, robotical or bacterian, it does not care about frontiers, order or hard-power. Invisible sometimes, unknown most of the time.
Suspense consists of stretching time so as to reveal the monster, to discover its weakness, to doubt whether they will make it back to earth—preferably in the same state we left it, or the same mess, like public toilets, the ones of humanity. Containment in space requires resilience, time travel. Corneas age faster, the body extends, the muscles weaken, and the immune system fails. A zero-gravity suspense, slowing. Feeling time dilation.
Regarding real and historical adventures of exploration and communication through space, there are the Golden records, on board of the Voyager robotic probes, launched by NASA in 1977. Among the diverse things carved on the disks, there is a picture of a museum, a view of a house with a painter at work, music by Mozart, Bach, Chuck Berry, and Louis Armstrong. Here is an extract of Jimmy Carter’s statement: «We are attempting to survive our time so we may live into yours. We hope some day, having solved the problems we face (...) This record represents our hope and our determination, and our goodwill in a vast and awesome universe.»
40 years later, the eccentric billionaire Elon Musk thought it was relevant to propel its new car in heliocentric orbit, through his company SpaceX. From the Golden records, we don’t have any news. I hope artists will have the opportunity again to be added in the grooves, in the future. The website «whereisroadster. com» keeps us updated about the whereabouts of the electric sports car Tesla Roadster, littering space somewhere between Mars and Jupiter. But I don’t care at all; in the event of a crisis, industrial achievement no longer keeps its promises.
Art looks like a better option regarding exploration, all nationalities included. Joining forces. Getting out of the pod. Coming back on earth. Feet on the ground. Alive.
1. The message carved on the circuit board of the Telsa Roadster, launched in space in 2018 by the SpaceX company.
2. In French, concerning the artistic field, a «huis clos» means for a novel, a theater piece, a movie, that the action takes place in a single hermetic room.
3. In French, «côté court» (courtyard) et «côté jardin» (garden) means stage right side and stage left from the theater spectator view.
4. The Space Race was a 20th-century competition between the two Cold War rivals, the Soviet Union (USSR) and the United States (US), to achieve firsts in spaceflight capability. It had its origins in the ballistic missile-based nuclear arms race between the two nations following World War II.
Photos © Galerie Tator
Fabriqué sur terre par des humains 1
2001 l’Odyssée de l’Espace, Solaris, Alien, Interstellar, Ad Astra…
Un texte de Simon Feydieu
Dans ces grands films du genre science-fiction, les explorateurs des confins de la galaxie expérimentent les affres d’un huis-clos dont l’alternative est le vide et le dénouement, souvent la mort.
Le huis-clos ne se passe pas entre cour et jardin mais dans un vaisseau ou une capsule. Tout objet plongé dans un espace indéfini, sans échelle, sans figure humaine, isolé de son contexte connu prend une dimension sculpturale. Des ailes, des paraboles, des prismes, un fuselage, une lentille rouge, parfois des fragments de bêtes qui tentent de se soustraire au regard. L’optique empreinte à l’abstraction. L’astrologie, la biologie, la robotique et l’anthropologie véhiculent nos fantasmes.
Survivre confiné demande une aptitude à composer avec les moyens du bords. Répertorier ce qui est à disposition, produire le nécessaire en combinant des éléments restreints. Un morceau de savon, un crayon, un bout de corde. Un canon à plasma. Enfiler une cagoule, une combinaison. Etre créatif. Tenir bon.
Pour le film «High Life» (2018) au casting international, la réalisatrice française Claire Denis a fait appel aux services de l’artiste néerlandais Olafur Elliasson pour la conseiller dans le design d’un vaisseau à la silhouette géométrique étonnamment austère et minimaliste, d’une installation végétale brumisée, des patrons de combinaison spatiale, d’une sculpture érotique dérangeante, des fonds stellaires irisés..... Le recours à l’expertise d’un artiste contemporain est si rare que cette initiative mérite d’être félicitée. L’artiste aime à s’inspirer dans ses créations de technologies de pointe et de phénomènes naturels et scientifiques. La fiction ne s’embarrasse pas à développer les fonctions et l’autonomie des accessoires, la surface des choses prédomine. Derrière un écran, derrière une vitre, il faut du vide et de l’imagination.
Astronautes, spationautes, taïkonautes, cosmonautes2. Chaque puissance aérospatiale a joint ses efforts pour des projets ambitieux et démesurément onéreux, comme la station MIR ou Alpha mais le fait de n’avoir pu s’entendre sur la dénomination d’un corps de métier révèlent que l’esprit de collaboration scientifique et économique des états a secondé la course à l’espace 3, un souci de primauté de la découverte et un désir de colonisation sans partage. Cependant, une fois confronté au monstre, car monstre il y a toujours, il ne s’agit plus de conquérir, mais de résister, de survivre et dans le meilleur des cas de dominer. Le monstre, c’est l’intrus, l’hôte indésirable, le parasite, l’aliéné, celui qui s’invite à bord, zoomorphe ou anthropomorphe, robotique ou bactérien, ignorant les frontières, l’ordre et les rapports de forces établis. Parfois invisible, souvent inconnu.
Le suspense est l’art d’étirer le temps de la révélation du monstre, de la découverte de sa vulnérabilité, de l’incertitude du retour sur terre, que l’on espère retrouver dans le même état que lorsqu’on l’a quitté, un peu comme des toilettes publiques, celles de l’humanité. Etre confiné dans l’espace demande une résilience, de voyager dans le temps. Les cornées vieillissent de manière accélérée, le corps s’allonge, les muscles s’atrophient, le système immunitaire s’affaiblit. Un suspense en apesanteur, au ralenti. Eprouver la dilatation du temps.
Si l’on se réfère aux initiatives réelles visant à explorer et communiquer aux confins de l’espace, il faut nommer les golden records, à bords des sondes Voyager, lancées par la NASA en 1977. Sur les disques sont inscrites, entre autres, une image de musée, de l’intérieur d’une maison avec foyer et artiste peintre, des musiques de Bach, Mozart, Chuck Berry et Louis Armstrong. Voici un extrait de la déclaration du président américain Jimmy Carter qui y figure: «We are attempting to survive our time so we may live into yours. We hope some day, having solved the problems we face (...) This record represents our hope and our determination, and our goodwill in a vast and awesome universe.» 4.
40 ans plus tard, l’excentrique milliardaire Elon Musk sembla estimer nécessaire d’ajouter sa participation en propulsant sa nouvelle voiture en orbite héliocentrique, via son entreprise SpaceX. De ces disques, nous sommes sans nouvelle. Dans le future, espérons que les artistes auront encore une place pour s’inscrire sur de nouveaux sillons. Le site «whereisroadster. com» nous informe en temps réel des déplacements de la Tesla électrique décapotable 2 portes, partie polluer l’espace entre Mars et Jupiter, mais cela m’indiffère: en cas de crise, les prouesses industrielles ne tiennent plus leurs promesses.
L’art semble une bien meilleure option lorsqu’il s’agit d’exploration, toute nationalité confondue. Joindre ses forces. Quitter sa capsule. Retrouver sa planète. Les pieds sur terre. Vivants.
1. «Made on Earth by humans» est gravé sur la carte électronique du tableau de bord de la Tesla ikkRoadster, charge vide pour le lancement inaugural de la fusée Falcon Heavy, en orbite héliocentrique en 2018.
2. Dans l’ordre respectif: noms américain, français, chinois et russe.
3. La course à l’espace (en anglais : Space Race) désigne la compétition à laquelle se sont livrés les États-Unis et l’Union soviétique, dans le domaine astronautique entre 1957 et 1975. Cette lutte pacifique a concerné d’abord l’envoi des premiers satellites artificiels, puis les premiers vols humains dans l’espace, l’envoi de sondes spatiales pour explorer les planètes les plus proches, et a culminé avec l’envoi d’astronautes sur la Lune.
4. «Nous essayons de survivre à notre temps de sorte que nous puissions vivre un peu dans le vôtre. Nous espérons un jour, ayant résolu les problèmes auxquels nous faisons face (...). Ce disque représente notre espoir, notre détermination et notre bonne volonté dans un univers vaste et impressionnant. » Message du Président des Etats-Unis Jimmy Carter gravé sur les sondes Voyager.
[EN]
Made on earth by humans 1
2001 : A Space Odyssey, Solaris, Alien, Interstellar, Ad Astra…
A text by Simon Feydieu
In these great sci-fi movies, galactic explorers are stuck in a claustrophobic atmosphere. The alternative is void and the outcome is certainly death, even if space has no dead end.
The huis clos 2 is not between «cour» and «jardin» 3 but in a spacecraft or in a capsule. All objects in deep space, with no actual scale nor human figure, out of context, look sculptural at a point. Fuselage, wings, prisms, red lens, possible fragments of a beast, trying to avoid detection. Abstraction is in the optical effect. Astrology, biology, robotics, and anthropology are sources of fantasy.
Lockdown survival requires dealing with the restricted environment in a DIY mode. Listing and producing what is necessary by combining the available elements. A remainder of soap, a forgotten pencil, a fragment of rope. A plasma gun. Put on a helmet, a suit. Be creative. Hang on.
For the film “High Life”, the French director Claire Denis called the Icelandic and Danish artist Olafur Eliasson for his insights regarding the design of the spaceship, with a singular geometrical minimalistic and stern outline, a steamy plant-covered installation, the patterns of spacesuits, an erotic and dreadful sculpture, iridescent stellar back-grounds... Calling for the expertise of a contemporary artist is so rare that this initiative has to be congratulated. Also, the artist is familiar with high-tech, scientific and natural phenomena. The fiction gets rid of the function and the autonomy of the accessories. The surface prevails. Behind the screen, behind the window, void and imagination are needed.
In French, there are different words for an identical profession: the American “astronautes,” the French “spationautes”, the Chinese “taïkonautes” and the Russian “cosmonautes”. Each aerospace power joins its forces to cover the expanse of ambitious space projects as Mir or Alpha station. Still, the fact they could not agree on a single word for the profession reveals the Space Race 4, the concern for supreme discovery and the desire of colonization, with no sharing. However, once the monster strikes—because it always does—this is not about conquering anymore but surviving and, at best, overcoming. The monster is the intruder, the unwelcome host, the parasite, the mad one, the eighth passenger. Zoomorphic or anthropomorphic, robotical or bacterian, it does not care about frontiers, order or hard-power. Invisible sometimes, unknown most of the time.
Suspense consists of stretching time so as to reveal the monster, to discover its weakness, to doubt whether they will make it back to earth—preferably in the same state we left it, or the same mess, like public toilets, the ones of humanity. Containment in space requires resilience, time travel. Corneas age faster, the body extends, the muscles weaken, and the immune system fails. A zero-gravity suspense, slowing. Feeling time dilation.
Regarding real and historical adventures of exploration and communication through space, there are the Golden records, on board of the Voyager robotic probes, launched by NASA in 1977. Among the diverse things carved on the disks, there is a picture of a museum, a view of a house with a painter at work, music by Mozart, Bach, Chuck Berry, and Louis Armstrong. Here is an extract of Jimmy Carter’s statement: «We are attempting to survive our time so we may live into yours. We hope some day, having solved the problems we face (...) This record represents our hope and our determination, and our goodwill in a vast and awesome universe.»
40 years later, the eccentric billionaire Elon Musk thought it was relevant to propel its new car in heliocentric orbit, through his company SpaceX. From the Golden records, we don’t have any news. I hope artists will have the opportunity again to be added in the grooves, in the future. The website «whereisroadster. com» keeps us updated about the whereabouts of the electric sports car Tesla Roadster, littering space somewhere between Mars and Jupiter. But I don’t care at all; in the event of a crisis, industrial achievement no longer keeps its promises.
Art looks like a better option regarding exploration, all nationalities included. Joining forces. Getting out of the pod. Coming back on earth. Feet on the ground. Alive.
1. The message carved on the circuit board of the Telsa Roadster, launched in space in 2018 by the SpaceX company.
2. In French, concerning the artistic field, a «huis clos» means for a novel, a theater piece, a movie, that the action takes place in a single hermetic room.
3. In French, «côté court» (courtyard) et «côté jardin» (garden) means stage right side and stage left from the theater spectator view.
4. The Space Race was a 20th-century competition between the two Cold War rivals, the Soviet Union (USSR) and the United States (US), to achieve firsts in spaceflight capability. It had its origins in the ballistic missile-based nuclear arms race between the two nations following World War II.
Photos © Galerie Tator