“Cohabitation#1”
Laurent Le Deunff & Samuel Richardot
Exposition du 12 avril au 31 mai 2013
Commissariat Guillaume Linard-Osorio

Sur une proposition de l’artiste Guillaume Linard-Osorio, l’exposition Cohabitation #1 repose sur un principe de rencontre et de cohabitation entre oeuvres d’art et objets personnels ainsi qu’entre les pratiques artistiques de Laurent Le Deunff et de Samuel Richardot.

“Je ne connaissais personnellement ni Laurent Le Deunff, ni Samuel Richardot. J’ai choisi deux de leurs travaux et leur ai demandé d’apporter un objet en plus. Pas une oeuvre mais une simple chose à laquelle ils sont attachés. Ces objets fonctionnent ici comme des vecteurs de transition entre les artistes eux-mêmes, entre les oeuvres entre elles. Ils questionnent la relation de l’artiste à son propre travail et au travail de l’autre.

Laurent est né à Talence en juin 1977. Il a passé son enfance à Sainte-Terre en Gironde dans la maison familiale au bord de la Dordogne, parmi les chasseurs et les pêcheurs. Sa première rencontre avec l’art s’est faite dans les toilettes sèches au fond du jardin de sa grand-mère où une reproduction en relief de l’Automne d’Arcimboldo était clouée. Samuel est né le 09 janvier 1982 à Aurillac. Il a grandi en Auvergne et en Bretagne, et à plein d’autres endroits aussi. « Après tout, on est bien libre de grandir où et quand on veut » m’a-t-il dit. Dans sa chambre étaient accrochées les reproductions des quatre saisons d’Arcimboldo. Sa première rencontre avec la ville s’est faite à Paris, aux Beaux Arts. Laurent pareil, mais à Bordeaux. En 2005 Laurent a fait un voyage au Canada. Il a traversé le pays d’est en ouest, fait une boucle du Québec à la Colombie Britannique. Samuel habite aujourd’hui au dessus de la vallée du Mars, face au Puy Violent, pas très loin de Salers à vol d’oiseau. Laurent habite toujours à Bordeaux.

Mardi 27 mars. Beau temps, le vent est faible. Samuel pile du bois. Dans le ciel les grives et les grues passent par centaines. Laurent se rend dans une scierie pour choisir une grume de chêne, puis s’attarde une heure dans un magasin d’outillage. Le froid persiste en cette fin de mois, on reste couvert. Les gens se promènent en famille sur la plage. Les sommets du bout de la vallée du Mars sont encore blancs, mais ça fond. Le col du Pas de Peyrol ouvrira bientôt.

Océan, forêt, sédiments, humus.
Silence.”

Propos recueillis dans nos correspondances et dans l’interview de Laurent Le Deunff, par Anne Dressen en 2010.

Guillaume Linard-Osorio, mars 2013. 


Photos © Emilien Adage